Histoire de Caestre
Caestre est un ancien camp romain sur la frontière et la voie romaine de Cassel, Estaires.
Son histoire :
L'an 851 semble marquer le développement de notre village, un développement qui coïncide avec une légende : La légende des Trois Vierges.
Trois jeunes filles pieuses, filles du roi Kenulf qui régnait sur le Wessex (en angleterre), avaient fait le voeu de se rendre en pèlerinage sur le tombeau des apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul.
Afin de réaliser leur projet, elles quittèrent leur royaume et traversèrent la manche. Elles accostèrent au port de Mardyck, puis emprunterent la voie romaine, déjà appelée Steenstraete (la route de pierre) qui allait à Arras, en passant par Cassel et la pont d'Estaires.
L'histoire raconte que, parvenues dans un bois en un lieu où s'élève maintenant notre village, elles furent sauvagement assassinées par des brigands.
Au même moment, non loin de là, un chevalier aveugle, le seigneur de Strazeele, vit la Vierge en apparition. Celle-ci lui conseilla de se rendre sur les lieux du crime et de se frotter les paupières avec le sang des martyres afin de recouvrer la vue.
Le chevalier suivit ses conseils, recouvrit la vue et fit construire en remerciement une chapelle sur le lieu de leur mort. Ce lieu devint un lieu vénéré et, dès le IXème siècle, un pèlerinage annuel fut organisé en l'honneur de Notre Dame de Grâce.
Son essor :
Si l'on observe les représentations cartographiques les plus anciennes en notre possession, c'est-à-dire celles établies vers 1600 et dont l'une décrit la Flandre sous Jules César, Caestre est encore absent.
Seuls, deux édifices vont apparaître en premier, dont l'existence va sans nul doute favoriser la naissance et le développement de notre village :
- La Chapelle des Trois Vierges, érigée à une centaine de mètres de la chaussée romaine, lieu dénommé Drie Magden, et contenant à l'origine le mausolée des trois martyres.
- La Commanderie des Templiers, dont la fondation se situe entre 1160 et 1162. Bien que située en partie sur le territoire du village d'Eecke, la Commanderie de l'Ordre de Malte est dénommée et reconnue comme étant la Commanderie de Caestre.
C'est autour de ces deux centres prestigieux que les populations vont se concentrer et les échanges se développer.
Grâce au renom de ce sanctuaire et à la présence active et forte de la Commanderie, Caestre va prendre son essor et devenir au fil des années un village, certes de taille modeste, mais particulièrement vivant.
- L'histoire, va d'ailleurs se charger de 'forger' l'identité de ce village au travers à la fois de personnages hors du commun, tels qu l'Abbé Charles Grimminck, connu pour sa ferveur et sa forte personnalité. A sa mort, le 12 novembre 1728, au terme d'une vie vouée à la contemplation et au renoncement, sa réputation est telle que les fidèles vont défiler pendant 5 jours devant sa dépouille mortelle.
- Le second personnage célèbre de l'histoire de Caestre est le Curé Gabriel-Pierre Witsoet, qui va devoir affronter la persécution des 'sans culottes'. C'est l'époque de la Révolution Française et avec elle, la chasse aux prêtres réfractaires. Il doit fuir et quitter le territoire français. Mais de son lieu d'exil en Belgique, il ne va jamais cesser de s'intéresser à sa paroisse. Arrêté lors du siège d'Ypres, le 6 septembre 1793, il est jugé et emprisonné à Douai où il meurt le 7 janvier 1795 à l'âge de 75 an
Caestre va, durant la période qui suit, continuer son développement. Ainsi, sa population qui ne comptait que 796 habitants en 1469, atteindra, à la veille de la première guerre mondiale : 1517 habitants.
Les guerres :
- En 1560, le mausolée des trois martyres sera détruit par les Huguenots ; la chapelle, elle-même subira l'assaut des hommes et du temps, elle sera une première fois rebâtie sur les fondations de l'ancien édifice, puis sera restaurée en 1851.
- En 1914, l'Allemagne engage les nations dans un conflit particulièrement dévastateur et meurtrier. Le 5 octobre 1914, les Allemands sont dans Caestre ; ils y demeureront jusqu'au 12.
- Le 30 septembre 1917, Caestre subit le déluge d'un bombardement aérien particulièrement intensif. Pas moins de 18 bombes vont s'abattre sur le bourg, semant la mort et provoquant des dommages irréparables dans les biens privés et le patrimoine du village.
Caestre ne va pas échapper non plus aux méfaits de la seconde guerre mondiale et des Caestrois paieront de leur vie ce nouveau déchaînement de violence.
De nos jours :
Mais l'histoire va poursuivre son irrésistible avancée et, ces périodes de cauchemar passées, le village va de nouveau reprendre son ascension.
Dès 1962, la population se remet à croître et ne va plus cesser de progresser d'année en année, passant de 1114 habitants en 1962 à environ 2000 aujourd'hui.